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L'Explorateur Moderne

Jeudi 30 octobre 2014 à 22:49

 Je vérifiais mon oeil. Fréquentait-il toujours ce monde aux beaux regards? J'aperçu mes pupilles dans le reflet du miroir, elles rayonnaient toujours autant qu'au premier réveil, celui de longue date. A ma surprise, j'inspectais leurs clignements et jugeaient les ombres et les lumières qui sillonnaient les objets à travers l'espace de mon appartement. L'inventaire des battements de paupières me révéla une richesse incroyable. Je contemplais mes vieilles rencontres et revoyais ces visions d'antan.

Ce jour là je suis sorti consulté mon quotidien, il avait pris soudainement quelques rides. Les découvertes furent immenses au rythme des fréquences que je perçais. J'inspectais mes semblables et me demandais si à travers le globe d'autres personnes étudiaient ou examinaient avec autant de questionnements que moi. Portaient-ils également une attention particulière à repérer les touches d'originalité qu'apportaient les aléas de la diversité au bas de cette rue?

Je jugeais bon de percevoir. Simplement regarder. Entrevoir les cils de la Vérité nue. J'assistais en toute discrétion à ces réunions toutes basses qu'entretiennent en secret nos yeux. Les inconnus conversent plus qu'on ne le pense. Et moi j'y pensais, je zieutais mes pensées.


Puis un bruit. Celui du silence caché. Quand ces passants accompagnèrent mes pas, j'exigeais comme un rythme, une cadence, à percevoir. Un, deux, trois, un, deux, trois. J'entendais avec une certaine admiration les respirations dans le métro, les chansons émanant des oreilles de ces contemporains, tous ignorant de mes songes, du moins je le croyais. Les vagues de sons s'entrechoquaient parfois violemment contre les parois, à faire vibrer quelques murs. Des ondes continues en guise d'ambiance fil rouge dans la cité moderne. Je discernais les bribes d'échanges et parfois imaginais leurs contextes. Je désirais y mêler un point de vue, mais possédais toujours la sourde oreille. Je continuais seul, avec moi-même. J'écoutais les pensées. 

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Vendredi 10 octobre 2014 à 18:33

Rêveur, utopiste.

 

Âme bienveillante, au-delà de l'air réaliste.

 

Il s'imprègne d'une vie gracieusement offerte.

 

L'Eternité comme foi de bonne volonté.

 

Un monde et un Ailleurs à explorer, découvrir, savourer.

 

Ecouter, Lire, Ecrire dans un esprit léger.

 

L'humble poète espère silencieusement et rugit de ses pensées, idées, volontés tardives.

 

Un soir pour une meilleure nuit.

 

Goûter, sentir et ressentir les denrées d'un extérieur.

 

L'or de la Vie reluit dans les pupilles de chacun.

 

Les Hommes sont ses espérances.

 

Curieux et motivé à l'aube du jour nouveau.

 

Inspiré et complice à la tombée de la nuit passionnante.

Du clair de Lune aux rayons de Soleil, l'Amour de l'Être est une précieuse alchimie.



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Vendredi 10 octobre 2014 à 18:17

 Paradoxe du destin. Récompense malsaine d'un sentiment trop fort. Emprise d'un esprit pourtant bien veillant. 

Une sensation d'égorgement silencieux prend le dessus sur l'amoureux anonyme. Souvent grand cinéaste, les films se déroulent malgré lui. Spectateur impuissant d'une scène paraissant anodine pour d'autres que lui. Seulement c'est un mélange de tristesse et de rage qui ronge l'intérieur du désillusionné.
Alors vient la clope, puis le verre, puis les verres, puis la connerie, puis les conneries. L'exutoire de l'homme persiste dans le silence interne ou la violence externe. Seule l'expérience lui permet de relativiser, le soutien d'une main posé sur l'épaule et les mots bienveillants font atterrir ce pauvre égaré, trop absorbé par l'autre qu'il s'en oublie lui-même.


Les relations humaines ne sont pas mathématiques, la logique sentimentale nous est propre et malléable.

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Mercredi 8 octobre 2014 à 18:09

 

Où se défile cette gorgée de café qui s'effondre au fin fond de ma gorge? Quelqu'un peut-il seulement retracer le parcours de cette cascade qui s'écoule en moi? La route de la digestion ne possède pas de lampadaire, il est difficile d'y suivre un taxi noir ou sucré.

 

La Justice Tise.

Reste l’adrénaline des démineurs. Un mineur de perdu au fond du trou, un majeur levé par l'injustice. D'ailleurs, cette grande dame brandissant sa balance n'a pas d’œil, et ses mains sont prises par les courroies d'un temps défilant trop vite à ses yeux. La Justice se met des mines un soir sur deux et conduit les droits à l'état d'ivresse. Elle grille les feux rouges de la tentation pour les amener à des sens interdits de ressentir. Une liberté invitée à se taire à la barre.

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La voix de l'élève se lève et sur ses lèvres c'est le jour qui s'élève.

 

Il raconte que le vent va, vient et virevolte, via les vaisseaux violents de l'immobilité. Une averse de soi conversant face aux pensées abjectes qui ne cessent de venir. Comme devenir statue. Situer la mort d'un moment pour tuer le temps des tords et des tourments. Détournement des tours de passe-passe, des mensonges à deux balles. Tu mens tu songes tu piges que dalle. Un recto-verso de voltige transcendantale. De droite à gauche, le cerveau joue au ping pong avec mon âme comme seul arbitre. Le match est nul, fier d'une rencontre avec le troisième titre.

L'anesthésiste hésite. Et si le son du silence persiste, c'est tout un être qui se désiste. Existe si et seulement si la décision de la conscience brouille les pistes. Ces courroies tordues qui maintiennent l'homme endormi. Des mains le tiennent et l'accompagnent soigneusement dans l'oublie où l'on le lie avec la promesse d'un rêve embelli. Paresse et ivresse sont les meilleurs amis de l'insomnie.



Voir les lettres défiler m'envoient dans un état de création pure. Une inscription gratuite. Des phrases qui se suivent avec plus ou moins de sens. Qu'importe... Les seigneurs saignent à l'heure de la création. Un don du son pour un gène de plus transfusé à la vie. Le cycle ne se termine jamais, il grandit de plus en plus, regardant parfois ses êtres s'épuiser. Le chemin est pourvu d'obstacles que les présents du contemporain ne peuvent que contempler. Un temple dédié aux splendeurs d'un recoin de la galaxie.

 

Les phrases sont-elles déjà toutes écrites? Peut-on encore créer une nouvelle aire musicale? Les scénarios se répètent parfois malgré leurs convictions.

Mercredi 1er octobre 2014 à 23:56

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Un hurlement. Le tiens. Puis la chaleur. Le floue. L'inconscience est ta meilleure amie. 

D'autres bruits. Des bercements. Des caresses sur ton corps. Tu goûtes. Tu te sens plonger dans l'eau.
L'éveil ouvre tes yeux. Tu tentes de prononcer ce que tu entends autours de toi. C'est dur. Tellement de couleurs. Et ces bruits incessant, ils proviennent de partout. Des goûts et des parfums, tu les retiens malgré toi.

Zéro, c'est ton âge.
Une tête. Un nombril. Un sexe. Un nez.
Deux mains. Deux pieds. Deux yeux. Deux narines. Deux fesses. Deux jambes.
Trois. Papa, Maman et toi.
Quatre Saisons. Quatre éléments.
Cinq doigts. 10 doigts. 10 orteils.

Qui? Quoi? Comment? Combien?
Pourquoi?

Question et Réponse.
C'est Bien. C'est Mal.
Bonheur et Malheur.
Le jour et la nuit.
Amour et haine.

Le cycle de la vie t'invite dans sa danse à donner le tournis. Une dame te tend la main. Elle plante des graines au creux de ta tête. Tes cheveux poussent et tes idées s'en suivent. Tu apprends à lire et à compter. Des chiffres et des lettres. Des lignes et des couleurs.
Tu crées, tu donnes. Tu dessines, tu sculptes, tu écris, tu joues.
Tu goûtes, tu reçois. Tu lies, tu écoutes, tu apprends.
Des rires et des larmes.
La conscience commence à chanter un joyeux vacarme en toi.

Une famille. Des amis. Un ami, une amie.
« Humain ». Un nom, ton Nom. Une identité que tu arroseras en même temps que les graines dans ta tête. Un jardin secret à préserver avec précaution. Tu es le jardinier de tes idées d'enfance, tes ambitions sont saines. Tu rêves et cauchemardes. Optes rapidement pour les rêves. C'est plus agréable.
Tu as une maison. Puis plusieurs bâtisses.

École primaire. Tes parents te conduisent chaque matin.
Cette fille au premier rang te tend la main. Tu souris.

Addition, multiplication. Tu grandis positif croissant.
Puis viennent division et soustraction, c'est le négatif décroissant.
Histoire, géographie, éducation civique. Tu regardes de loin d'où tu viens.
Le monde des hommes habite plusieurs civilisations, plusieurs cultures, plusieurs religions.

Les choix.
Tes parents t'offrent une carte vide et un crayon. A toi de tracer ta propre route. Celle qui te mènera au plus proche de ta représentation du Bonheur.

Pour l'instant tu dessines une maison, avec tes parents, des oiseaux en « V » et une pelouse frôlant le toit de ta chaumière.

Ton âge comporte dorénavant deux chiffres. Tu découvres un autre monde.
Après l'enfance, place à l'adolescence.

Ton visages puis le reste du corps commencent à évoluer. Bienvenue dans l'air de la puberté.
Tu cries à l'injustice, t'impose un style. Coupe de cheveux et fringues à ta mode. « L'âge bête » selon les adultes. Tu te sens incompris. Tu gueules plus haut que les autres. C'est l'affirmation de ta personnalité qui jaillit. Un rebelle qui écoute sa propre musique et non plus celle de ses parents. Fini la variété débile, tu veux du rock indépendant. Chacun ses groupes. Chacun ses styles.

Tu vas au collège seul. A pieds.
Tu crées ta première organisation, tu entretiens tes connaissances, les approfondis, débutes le travail personnel. Mais dans ta tête et celle de tes potes reposent une autre priorité: les filles.

Tu comprends ce que tes parents ressentent en se voyant tous les jours.
Ton regard balaye alors toutes les rues. Tu te ballades en bande après les cours.
Ainsi tu découvres la perversion et l'orgasme. Le monde du sexe t'obsède, comment pouvais-tu ignorer tant de chose?

Tu crois être amoureux pour la première fois de ta vie. Tu écris son nom sur ta carte, pensant ne jamais l'effacer. Tu adores rigoler avec elle, te balader dans les parcs après les cours, mais ce que tu préfères, c'est l'embrasser.
Et tu souffres pour la première fois. Puis tu en rigoles. Puis tu retombes amoureux. Puis tu souffres encore. Puis tu en rigoles, puis tu t'en fou.
Autours de toi tu observes des rites curieux. Quelques premières bagarres.

Tu dors de plus en plus et ne parle plus à tes parents. Eux non plus ne se parlent plus.
Tu connais alors, une nouvelle maison. Un nouveau papa et une nouvelle maman.
Sur ta carte tu ne sais plus quelle personne choisir.
Tu optes alors pour la case « potes » et entame les conneries.
Tu souhaites la bienvenue au lycée et salues le côté obscure de la vie.
Les cours ne sont plus ta priorité, bien que ton avenir professionnel s'approche de plus en plus, comme une bombe à retardement.

Alcools, cigarettes et drogues s'invitent aux soirées. Revisite de tes priorités. Tu vis de plus en plus pour le week-end. Tu changes encore de look. Tu veux plaire et t'oublie parfois dans le paraître et le regard de l'autre. Être ou paraître, telle est ta question. Tu remets très vite cela à plus tard, beaucoup plus tard.

Soirées s'écoulant jusqu'au lendemain. Alcool coulant dans tes veines. Ton esprit glisse ailleurs et ton corps tente de le suivre tant bien que mal. Tu découvres les sensations d'euphorie, d'absence et de plénitude. L'effraction pointe le bout de son nez. Il parfois faut tomber pour comprendre.



Puis les examens, puis les concours.
Tu vas à l'université dans ta propre voiture.
Ta carte prend des allures d'œuvres artistiques, tu en découpes un bout pour t'en faire un stick.
Nouvelle indépendance, nouveaux lieux.
Tu vogues entre chez toi et chez eux.
Ta famille se resserre, tu découvres tes vrais amis.
Leurs noms s'inscrivent naturellement sur ta carte de vie.
A toi de faire tes courses, tes repas, ton ménage.
Puis vient la fille. Celle qui emménage.
Deux brosses à dents sur l'évier.

Des diplômes proposent une nouvelle gamme de couleurs pour ta carte.
Métro, boulot, dodo.
Tu commences à moins voir tes amis.
Métro, boulot, dodo.
Tu commences à voir de plus en plus tes collègues.
Bienvenue dans la vie active.

Contraventions, impôts.
Carte du parti politique ou de syndiqué.
Quelques sorties au cinéma ou au théâtre.

Ta femme a le ventre rond. Prête à donner un coup de feutre immense sur ta carte de vie.
Elle accouche d'un nouveau monde, celui d'une part de toi. Tu as un fils qui te ressemble.

Couches, jouets et responsabilités.
Tu conduis ton fils à l'école.
Comme une impression de déjà vu.
Tu ne grandi plus qu'à travers les yeux de ton enfant, oubliant les rides qui se dessinent au passage d'années en années sur ton visage.

Tu ne vas plus au travail, c'est ton fils qui te conduit en sortie.
Tu tiens la femme de ta chers et tendre et feuillette les photos d'antant.
Tu rencontres pour la première fois ta belle-fille, et c'est vrai qu'elle est belle.
Tout ce que tu espères, c'est voir ta famille le dimanche.
La routine roule mais ton corps te fait mal.
Tu regrettes alors tes substances avalées le long de cette vie.
Vieil homme te voici le doyen d'une table bien remplie.
Les sourires sont là, tu racontes comment c'était autrefois.

A peine le temps d'embrasser cette femme pour la dernière fois que tu jettes un dernier regard sur cette carte qui t'a pris le temps d'une existence, hélas tu n'as plus d'encre ni d'espace.
Alors ton petit fils reçoit de son grand-père un dernier cadeau: une feuille de papier, et des crayons de couleurs.

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