Écrire procure la liberté des dieux, une création sans la moindre crainte de l'encre écoulée.

Parler des détails en silence, violer des pages vierges pour leurs imposer des directions.

Mon stylo peut sembler souple et inoffensif, mais c'est un réel pouvoir qu'il porte et transporte au fur et à lecture des lignes.

C'est lui qui donne l'espace au vide et le sens au temps. Il métamorphose les métaphores et dévore les âmes des plus sensibles d'entre nous.

 

« Parle à toi-même et ferme-la: pense . »

 

Tous les instants sont saisis et se ressaisissent. Tous les maux sont revus et corrigés en mots.

C'est l'instrument qui accorde les arts et les rassemble dans des meetings spectaculaires.

C'est lui qui dirige les peuples et ordonne les logiques.

C'est la beauté de la beauté, l'excitation de l'excitation, l'Être de l'Être, c'est écrire une pensée sincère.

L'inspiration devient respiration. Le nouveau souffle d'un crayon nais. La liberté danse sur la page blanche.

Le stylo redessine la surface du monde parfois sans qu'on s'en aperçoive. C'est un précieux allié comme unique arme blanche face aux milliers de destins croisés ces dernières semaines.

 

L'écriture accomplie l'irréel, comme une déjection cérébrale. La reine de la nuit traverse les tabous et laisse les suspens mener leurs bien jusqu'au comble de l'émotion.

Elle mène l'âme vers une pensée à immortaliser à jamais dans son intime secret. Une confession entre papier et encre.

 

Parfois elle prend son congé pour se dorer à la plage.

 

L'arbre dispose de toutes ses feuilles au petit matin. L'homme en prend soigneusement racine. Quelques poètes s'improvisent jardiniers pour cueillir dans ce parc aux lettres qui n'appartient qu'à eux. La plante des rimes préserve ses secrets pour sa culture sacrée. Chaque mot est une pelleté supplémentaire, il faut des efforts pour creuser à travers les fins fonds abysses de cette connaissance. Croque la pomme et tais-toi.

 

Écrire une page par jour comme pour seul traitement face à la schizophrénie des esprits.

Écrire, comme si cela posait une différence, une convalescence par les mots.

Écrire non pas par obligation mais par libération.

Écrire pour ne rien dire, puis feuilleter ses souvenirs.

L'encre qui coule est signe de bonne inspiration, même si parfois je saigne noir.

 

Elle est une des grandes raisons pour laquelle je vis. Elle me stimule au plus profond de moi-même, comme un piano auquel on ne pourrait qu'inscrire des goûts orgasmiques.

Change de feutre comme tu changes d'avis. La page retournée est comme une réflexion de plus à ajouter à mon palmarès. Traitons la poésie de tous les noms, cela ne fera que lui plaire davantage.

Une tâche d'encre en plein milieu d'un texte. A vous de deviner la partie cachée.

 

Tant qu'il y a de l'écrit il y a de l'espoir. Conjuguons les hommes!

 

 

 

« La page est pleine, merci de votre passage »